26 Août 2017
Cette semaine marque la fin de notre session de terrain dans la zone du Haut-Mandrare. Nous sommes partis pour Ebelo lundi matin en compagnie de Monja, technicien AVSF de la zone. Nous avons de nouveau emprunté la piste très sableuse qui monte vers les reliefs au nord d’Amboasary. Après une centaine de kilomètres de moto et quelques frayeurs sur certaines portions, nous avons poursuivi nos entretiens le reste de la journée.
Herilanto a dormi chez Monja tandis que j’ai pris mes quartiers au seul hôtel de la petite ville de brousse. Côté confort rien à redire pour un hôtel de brousse, mais pour ce qui est de la tranquillité on a vu mieux. Mon petit bungalow en bois avoisine une volière avec tout ce que le règne ornithologique compte d’espèces, dont une bonne centaine de pigeons ! Ces derniers présentaient une affection hors du commun pour la tôle ondulée de mon toit, ce qui faisait un joli concert tous les matins (vers 5h30…)!
Trois journées d’entretiens se sont succédées sans encombre dans des paysages de rizières, de massif volcanique, de forêt sèche et de savane.
Pour nous rendre dans les villages, nous partons aux premières lueurs du jour, empruntons de petits sentiers et traversons des rivières à gué. Nous sommes accueillis par le chef du village, les notables du village et quelques enfants et villageois curieux de voir les visiteurs de plus prêt. Nous nous présentons et expliquons la raison de notre venue puis démarrons les entretiens, tantôt à l’ombre d’un arbre, tantôt dans une habitation pour plus de tranquillité.
Entretien dans une maison traditionnelle (assis sur une natte pendant deux heures, mal de fesse assuré!)
Nos interviews sont ponctuées de randonnées pour aller collecter les plantes dans les parties boisées de la savane. Nous marchons parfois jusqu’à une heure pour aller collecter nos échantillons. Ces moments permettent de discuter plus librement de tout et de rien. On me demande souvent : « Comment c’est en France ? Comment je peux faire si je veux aller te voir ? Es tu marié ? As-tu des enfants ? ». Lorsque je leur réponds que non, ils me disent souvent qu’il faut que je me marie ici, que Madagascar c’est très bien comme pays aussi !
Nous avons été particulièrement bien accueillis dans cette région. On nous a régulièrement offert à manger et à boire (tantôt quelques patates douces, ou bien du riz avec quelques morceaux de viande séchée de zébu). On nous a même offert une poule en remerciement de notre venue ! On a bien réfléchi à en faire notre mascotte et à la ramener à Amboasary, mais pour des raisons de logistique et de bien-être animal, feu Gertrude fut passée à la casserole le soir même. Un vrai régal !
Jeudi nous avons pris la direction de Marotsiraka, où nous avons passé deux journées bien chargées en entretien. Nous avons été bien accueillis par Rudy et Alain, techniciens du petit village de Marotsiraka. Pas d’électricité, pas d’eau courante, pas de réseau, bref la brousse, la vraie ! A la dure, on commence à accuser un peu la fatigue et c’est avec la satisfaction du travail accompli que nous reprenons la route pour une nuit à Ebelo vendredi soir, avant le retour à Amboasary samedi.
La semaine prochaine, nous allons nous rendre à Tsihombe, chef-lieu de notre deuxième zone d’étude, à 3h de 4X4 plus à l’ouest. Nous allons rencontrer l’équipe d’AVSF du projet Sohavelo, et programmer notre planning de terrain pour les deux mois à venir. Puis nous reviendrons passer deux semaines à Amboasary pour finir les entretiens dans la zone du Bas Mandrare, aux alentours d’Amboasary.