19 Août 2017
A défaut de pouvoir retourner sur le terrain la semaine passée (pont du 15 août et réunions d’équipe à Amboasary, mobilisant l’ensemble des techniciens de terrain), nous en avons profité pour faire un peu de tourisme ! Trois jours à Fort-Dauphin pour recharger les batteries et faire le plein de poisson et de fruits de mer ! J’ai enfin pu goûter à la langouste, si réputée ici ! De petites tailles, elles étaient néanmoins délicieuses !
Nous sortons dimanche soir, d’abord au Freedom, petit bas reggae, vue sur mer où nous dégustons quelques brochettes de zébu en buvant de la THB. Puis, comme la soirée s’annonce bien, nous prenons la direction du Florida, la boîte de la ville. Le moins qu’on puisse dire c’est que pour un dimanche soir, il y a de l’ambiance ! Cependant nous finissons par prendre nos jambes à notre cou, fatigués d’être pris pour cible par la gente féminine plutôt très (trop) entreprenante ! Nous nous extirpons tant bien que mal et semons nos poursuivantes pour regagner nos pénates. Expérience quelque peu déroutante et qui illustre les problèmes de prostitution tant décriés à Madagascar.
L’ensemble des excursions au départ de Fort-Dauphin étant gérée par des agences de tourisme (et loin d’être bon marché), il faut trouver un moyen de contourner le système si l’on ne veut pas se ruiner! La location de vélo pour se rendre directement sur place en est un. Comme il y a trois semaines, me voici parti sur la même piste qui remonte vers le nord, en direction de la réserve de Nahampona. Cette fois-ci je suis seul, mais je connais le trajet et il me faut environ 45 minutes pour avaler les 10 kilomètres de piste. L’occasion de faire un peu de sport tout en étant plus proche des gens que l’on rencontre sur le trajet, interloqués de voir un vazaha utiliser le même mode de déplacement qu’eux. La réserve est un ancien jardin d’acclimatation qui date de 1870. Le cadre est magnifique !
Je suis accueilli par une vieille dame qui me propose un thé à la citronnelle du jardin en attendant le guide que l’on m’a recommandé ! Monsieur Dauphin, haut de ses 65 ans me fait découvrir la flore exceptionnelle de la réserve ! Tel un père spirituel, il cueille une feuille de chaque arbre que nous croisons et tente de me faire deviner de quel arbre il s’agit ! Il est intarissable sur les plantes et nous passons un agréable moment! Nous traversons une forêt de bambous géants, très impressionnant. En saison des pluies, ils poussent de 25cm par jour !!
En chemin, nous apercevons quelques oiseaux et lémuriens perchés dans les arbres. Le jour décline et il faut que je prenne le chemin du retour. Je garde néanmoins le contact de cette personne pour une future randonnée hors des sentiers battus dans les montagnes avoisinantes.
Le 15 août, direction la baie de Lokara, à une quinzaine de kilomètres au nord de Fort Dauphin. Entre mer et montagne, de petites criques ponctuent notre balade. Le vent souffle fort, les vagues s’écrasent contre les rochers et je me croirais presque de retour en Bretagne ! Nous nous faisons aborder par un vendeur d’huître à proximité d’un petit village. Nous nous installons sur un rocher pour déguster notre douzaine d’huître, ouvertes par le vendeur, le tout vue sur mer (ne manque plus que le petit verre de blanc qui va bien, mais bon il ne faut pas trop en demander non plus !!).
Après un retour quelque peu épique à Amboasary (nous sommes quatre sur la banquette arrière), le reste de la semaine est consacré à l’analyse de nos données et aux recherches bibliographiques
Aujourd’hui, petite virée à Berenty pour se promener un peu dans la forêt et faire coucou aux lémuriens!
Puis direction le lac Anony que nous avions aperçu de loin lors de notre balade dans les dunes. Nous découvrons ce lieu féérique, avec ses berges de sables blanc et ses tas de coquillages (qui servent de base à la fabrication de la provende). Quelques pécheurs parcourent l’immensité du lac à bord de frêles embarcations. Nous ne nous baignerons pas, l’eau est très saumâtre et parait-il infestée de méduses. Des flamants roses font habituellement escale sur les rives du lac lors de leur migration (à partir du mois de septembre). Nous reviendrons d’ici quelques temps pour essayer d’en voir.
Nous partons pour 6 jours de brousse dans le Haut-Mandrare lundi matin afin de réaliser des enquêtes sur les communes d’Ebelo et de Marotsiraka. De longs trajets en moto nous attendent! La perspective de nous faire balloter comme des crêpes n’est pas pour nous réjouir, mais nous n’avons guère d’autre possibilité pour nous déplacer ! Heureusement que nous ne sommes pas en saison des pluies, et que les routes sont encore relativement praticables !
Seize journées d’entretien nous attendent d’ici mi-septembre, le rythme va s’intensifier mais nous préférons de loin passer nos journées dehors qu’à travailler devant notre ordinateur !
La suite au prochain épisode !